Pour de nombreux porteurs de projet, l’aide à la création d’entreprise se résume à la course aux financements. Mais elle implique en réalité un accompagnement beaucoup plus complet et très en amont.
Le secteur de la food est concurrentiel, aléatoire et nécessite des investissements importants. Partir du bon pied avec un projet entrepreneurial solide est un gage de sécurité et de réassurance pour les créateurs.
Samira Zabot, fondatrice d’ApisFair Conseil nous explique pourquoi travailler avec un business coach est indispensable.
La grande majorité des créateurs d’entreprise que vous accompagnez sont issus de secteurs très éloignés de celui de la restauration. Sur quoi portent vos premiers échanges ?
En effet, les personnes qui me contactent pour un projet de création d’entreprise viennent de tous les horizons : cadre dans la finance ou dans l’informatique, responsable RH, personnel issu du secteur médical, du secteur de la coiffure également. Ils envisagent souvent une reconversion à 360° ! Je rencontre également des chefs de cuisine, des barmans et des maîtres d’hôtel qui ont pour objectif de créer leur propre entreprise.
Mon premier travail de business coach est de leur poser des questions très concrètes dans le but de bien formaliser le concept et d’évaluer sa faisabilité.
Je dois obtenir une vision claire en vérifiant plusieurs points : le temps qu’un porteur de projet peut consacrer à la création de l’activité, sa composition familiale, ses capacités financières et bien évidemment ses compétences ! J’apporte une attention particulière au positionnement « Qualité » du projet. Plus clairement, je vérifie si la qualité des produits et services proposés fait partie intégrante de l’ADN du concept. C’est essentiel.
Mais vous êtes également très attentive à leur motivation et leurs dispositions pour l’entrepreneuriat…
Un créateur d’entreprise doit effectivement avoir conscience que cela demande du temps, de la flexibilité, de l’adaptabilité et beaucoup de motivation. Sa posture mentale est fondamentale.
J’établis donc un bilan des compétences entrepreneuriales. Ce dispositif d’accompagnement permet de faire le point sur les compétences professionnelles et humaines, les aptitudes et les motivations pour construire le projet de création d’entreprise de façon réaliste.
Quoi qu’il en soit, l’envie de créer son entreprise doit être plus forte que la peur du risque.
Votre accompagnement est d’emblée très pragmatique ?
Oui car on doit rapidement passer du rêve à la réalité ! Dans la création d’activité et pour être dans un accompagnement efficace, il faut vérifier si ce passage à la réalité est faisable.
Si l’on veut être efficace dans notre aide à la création d’entreprise, il faut ramener les porteurs de projet dans le concret. En tant que business coach, je me positionne comme un bras droit sur lequel l’entrepreneur s’appuie.
Nous proposons un accompagnement personnalisé car chaque projet est unique.
Il s’agit d’une véritable co-construction avec un conseiller à la création spécialisé dans le secteur de la restauration, doté d’une feuille de route et d’une méthode de coaching qui a fait ses preuves.
L’étude de marché est justement la première étape de votre travail. Pourquoi est-elle absolument indispensable ?
A ce stade, on vérifie la faisabilité économique et l’on s’assure qu’il existe bien un marché pour le concept.
A l’issue de l’étude de marché si le potentiel n’y est pas, on peut revoir le positionnement. En fonction de la typologie des clients potentiels, on adapte l’offre, on travaille sur sa différenciation, on étudie la concurrence et détermine comment on peut se démarquer pour mener à bien le projet.
Un business coach, expert de son domaine, a la capacité d’analyse de tous ces éléments. Sans lui, on prend le risque de partir dans la mauvaise direction pour créer une entreprise, surtout dans un secteur d’activité comme celui de la food.
La recherche du local est aussi une étape à risques. Comment la sécurisez-vous ?
Vouloir créer une entreprise et faire le mauvais choix de local peut impacter financièrement un chef d’entreprise pour sa vie entière. Ne pas être accompagné à ce stade est particulièrement périlleux pour les futurs entrepreneurs.
En tant que spécialiste de l’aide à la création d’entreprise, chez ApisFair, nous avons la méthode et les outils pour mesurer le potentiel d’un local. Nous étudions les flux de voitures et de piétons, la zone de chalandise, le prix du local, son implantation… Nous devons véritablement être capable d’identifier la valeur commerciale d’un local.
Notre analyse passe également par l’étude de l’agencement et l’évaluation des travaux qui seront nécessaires en fonction du projet d’entreprise.
Lors de l’étude technique, vous identifiez toutes les ressources nécessaires au fonctionnement d’un établissement. Pourquoi est-il difficile de se passer d’un business coach à ce stade ?
Parce que si l’on n’est pas un spécialiste de la restauration, on peut faire des oublis qui peuvent rapidement grever un budget !
A cette étape, on détermine les objectifs d’investissement de départ et tout ce dont on a besoin pour travailler. Par exemple pour le mobilier, le matériel de cuisine, les travaux éventuels à réaliser. Le but de cette démarche est de définir précisément le montant des charges fixes et variables propres à chaque concept.
C’est également lors de l’étude technique que l’on travaille la carte d’un restaurant ou la gamme des produits d’une épicerie fine et que l’on se penche sur le sourcing. Là encore, disposer d’un business coach à ses côtés, c’est pouvoir bénéficier de son carnet d’adresses, de son réseau de fournisseurs. Un sacré atout, non ?
Ce travail est complété avec la stratégie commerciale : comment bien vendre, comment trouver des clients et les fidéliser, comment communiquer C’est aussi cela aider à la création d’une entreprise.
Le business plan se met en place au moment de l’étude technique. On acquiert alors une vision précise de la rentabilité en déterminant les charges fixes, les charges variables. Tout le prévisionnel en somme. C’est indispensable avant de créer une activité.
Et c’est seulement à l’issue de la rédaction du business plan, que l’on se tourne vers les banques ?
Effectivement ! Et là aussi, le fait de venir avec un business coach dont le rôle est d’accompagner à la création d’entreprises, rassure énormément les banques pour l’obtention d’un prêt bancaire.
En réalité, cela sécurise toutes les parties dans la mesure où un business coach connaît tous les leviers de financements, les formes d’emprunt possibles, les aides au montage. La majorité des porteurs de projets ne savent pas quoi activer et ce dont ils peuvent bénéficier. Je suis là pour les aider à mettre en place un dossier de financement bancaire solide.
Quel est votre rôle pour les formalités administratives de la création d’entreprise ?
La forme juridique choisie dépend de nombreux éléments : le concept, le niveau de charges de l’activité, la situation personnelle et financière de l’entrepreneur, s’il est associé ou pas. Il convient évidemment de choisir le statut juridique le plus avantageux. Lorsque l’on est seul, l’EURL ou la SASU sont généralement les plus courantes.
En revanche, pour l’immatriculation et les questions liées à la fiscalité, je laisse la main à mon collaborateur expert comptable dont c’est la spécialité.
Justement, jusqu’où vont les missions du business coach lorsqu’il accompagne les créateurs ?
Un business coach peut intervenir jusqu’à l’ouverture du restaurant, du concept food ou de l’épicerie fine pour que le travail d’aide à la création d’entreprise profite au porteur de projet jusqu’à la prise en main de son outil de travail.
Recrutement du personnel, formation du dirigeant et des collaborateurs, mise en place du click and collect sur internet pour la vente à emporter… un accompagnement prend de multiples formes. Il peut être complet ou à la carte selon les besoins.
Avec tous ces éléments, on comprend bien tout l’enjeu d’être accompagné par un professionnel de l’aide à la création d’entreprise… Comment être sûr de faire le choix du bon partenaire ?
Je dirais qu’il faut d’abord s’assurer que votre business coach a déjà travaillé en entreprise et qu’il a une forte expérience de cet univers. Et s’il est chef d’entreprise lui-même, un business coach a plusieurs longueurs d’avance puisqu’il sait par quoi le porteur de projet va passer !
Quand on veut lancer son entreprise, on doit pouvoir mesurer les compétences stratégiques et l’expertise de son partenaire, étudier son CV, avoir une vision précise de son parcours. C’est nécessaire pour être rassuré.
Le secteur de la restauration et des métiers de bouche est très exigeant et très spécifique. Il mérite donc l’accompagnement d’un spécialiste.
Tout simplement parce que créer un établissement ne s’improvise pas !
Propos recueillis par Florence Antunes
Journaliste Freelance
